lundi 17 juin 2013

Le système monétaire

Comme je vous le disais en prologue, je vais tout vous expliquer pour que vous sachiez où vous mettez les pieds, que vous ayez une vue d'ensemble de la chose. Je vais donc commencer par vous parler du système monétaire actuellement en place. Il n'y aura aucune critique (je ne dirai pas tout le mal que j'en pense), je le décrirai techniquement tout simplement. Après cet article, vous le connaitrez dans ses mécanismes, et d'un point de vue historique. J'ai moi même appris à le connaitre, et la curiosité envers ce système remonte à treize ans. Un ami me racontait son entretien avec son banquier (la même banque qui utilise un certain Jérôme K., un de ses trader comme fusible lorsqu'elle perd plusieurs milliards dans les subprimes. Et comme je l'ai vu dans un reportage à la télévision, les traders ne peuvent pas faire le moindre écart sans qu'une alerte ne sonne sur l'ordinateur du superviseur.) Il me disais que son banquier, le directeur de l'agence, lui avait avoué que les banques font, lorsque la bourse n'est pas bonne, +50% d'intérêts annuels minimum ! Et la bourse pas bonne, ça signifie calme plat, comme je vous expliquerai plus tard. En clair: ils mettent 100 millions, en bourse au début de l'année, et à la fin, ils ont 150 millions garantis voire plus ! Et le pire c'est qu'à vous, il vous donnent un pourcentage ridicule qui tourne entre 1% et 3% net. Ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays comme l'Angleterre où les pourcentages accordés aux épargnants sont plus élevés (ils ne sont pas encore au 50 - 50 entre banque et client, faut pas rêver, loin de là !). Et les banques anglaises sont très intéressées par le marché français avec des pourcentages reversés si bas. Selon ma réflexion, les banques agissent ainsi en France parce que les français ont pour référence le livret A, l'épargne pour tous. Avec ce livret contrôlé par l'état, les banques proposent une épargne garantie, sans risques et au capital disponible, où l'état prend sa part, la banque aussi, et l'épargnant les miettes qui restent. Comme les français ont cette référence de taux d'intérêt en tête, les banques ne vont surtout pas la changer: les épargnes proposées et non contrôlées par l'état ont des taux d'intérêts guère plus haut. Voir l'article sur le livret A sur Wikipédia.

Deuxième phase: mon frère qui est alors étudiant en économie, me montre la référence des livres sur l'économie, la bible: Principes de l'économie de Gregory Nicholas Mankiw. Moi qui ne voulais pas étudier l'économie, c'était sale, le diable, j'ai fini par y jeter un œil: et je n'ai pas regretté. Ce livre je vous le conseille vivement, il a l'air d'un gros pavé indigeste, mais c'est tout le contraire: des pages épaisses (finalement il n'y en a pas tant que ça), c'est écrit gros (donc lu rapidement) et surtout c'est très clair, très abordable, à tous niveaux d'études. Et au final on comprend tout, et c'est tout ce dont on a besoin de savoir pour connaître l'économie, ses fondements. C'est une base indispensable pour les hommes modernes, il faut comprendre dans quel monde on vit. C'est vraiment la théorie à savoir pour comprendre les mécanismes économiques. Évidemment tout est rose dans ce livre, il y est dit que les marchés font tout, mais pas qu'ils sont truqués dans la pratique. L'auteur est naïf, mais ses cours sont pédagogiquement et techniquement très bons voire excellents. Les étudiants ont même quitté l’amphithéâtre lors d'un de ses cours pour protester car pour lui, l'économie mondiale c'est la perfection, les marchés règlent tout, c'est le monde des Bisounours ! Les étudiants ne sont pas naïfs et ont protesté. (Voir l'article Wikipédia sur Gregory Mankiw.) Sur cette base théorique, j'ai en 2010, ou plutôt entre le 25 décembre 2009 et 31 décembre 2009 réalisé un logiciel qui simule des cours de devises. A l'époque, je n'étais pas encore rentré dans le monde du forex. J'ai modélisé sur la base de la théorie indiquée dans la bible précédemment citée, une évolution aléatoire des indices de prix de différentes zones monétaires (zone monétaire: même monnaie). Je me suis rappelé des cours d'histoire au lycée, (un temps où on avait encore de l'histoire jusqu'en terminale, où on formait encore des citoyens) où il était dit qu'en économie il y a trois cycles principaux qui oscillent à des vitesses différentes. Qu'on ne connait pas l'origine de ces cycles mais qu'on peut les constater. Et que leur conjonction de récession (les trois cycles sont en récession en même temps) s'est produite en 1929 (oh !) et que la conjonction suivante allait se faire autour de 2010 (oh oh ! et j'ai lu ça en 1994 dans le livre d'histoire de l'époque !) et qu'on ne saurait pas ce qui la déclencherait, mais que ça allait se faire, c'était sûr. Aujourd'hui on sait: les Credit Default Swaps. Pour en revenir à mon logiciel, j'ai utilisé une superposition de trois cycles, que je programmais comme aléatoires, en amplitude et en durée (dont un très court pour faire les fluctuations à très court terme). J'ai appliqué ces cycles aux indices des prix. Puis pour obtenir le taux d'une monnaie par rapport à une autre, il faut juste faire le rapport des indices. (ça c'est théorique, dans la pratique les monnaies ont été déconnectées de l'or et des indices de prix pour en faire une marchandise soumise à l'offre et la demande pour en tirer des bénéfices sur les marchés ! ). J'avais donc mon logiciel de simulation basé sur les évolutions des indices, mais qui montrait des cours semblables aux réels. Et dans la foulée, je me suis un peu amusé et en l'espace d'une demi-heure, correspondant à environ une année de cours car je pouvais les accélérer, j'ai réalisé une performance de +50% venant confirmer les aveux du banquier.

Je m'arrête un peu sur la théorie avant de passer à la troisième phase de ma compréhension du système. Je vous ai présenté la bible à lire sur le sujet, et il faudrait que vous la lisiez, c'est important, c'est pour vous, pour que vous ayez les bases de compréhension de ce monde économique. On va ici se focaliser sur la monnaie et la création monétaire. Une banque comme celle où ou allez, est une banque de dépôts, c'est à dire qu'elle garde votre argent, que vous lui confiez, par exemple 100€. Dans la pratique maintenant, elle prête cet argent qui ne lui appartient pas contre des intérêts. Je nommerai ça l'usure, de sont vrai nom, avec toute la connotation péjorative que ça comporte. La banque prête donc l'argent que vous venez de lui confier, mais pas tout, on va dire pour faire simple dans les calculs qu'elle en garde 10% au cas où vous venez lui demander de vous en rendre une partie pour que vous puissiez faire vos achats. C'est le taux de réserve. Ce taux est une obligation légale, sinon la création monétaire serait infinie comme on va le voir. Donc quelqu'un se trouve en possession des 90€ que la banque lui prête. Il va les utiliser, et ces 90€ vont à un moment, en une seule partie ou plusieurs, être déposés dans une banque, la même ou une autre, dont 90% seront à leur tour prêtés, soit 81€ et on recommence. Ce mécanisme de récurrence va fonctionner sans fin. A chaque fois qu'elle prête, la banque voit son bilan équilibré: elle doit 100€, elle a 10€ dans la caisse et on lui doit 90€ (plus les intérêts qu'elle va définitivement garder). Selon la comptabilité à partie double: ACTIF = "Ce que l'entreprise possède et ce qu'on lui doit" = 10 + 90 et PASSIF = "Ce que l'entreprise doit" = 100. Le bilan est équilibré. En clair, la banque ne possède rien au départ (en théorie) et parce qu'elle prête ce qui ne lui appartient pas, se retrouvera avec les intérêts dans la poche. Revenons sur le mécanisme de prêts successifs: le déposant initial, se retrouve avec un relevé de compte où sont inscrits les 100€. Le premier emprunteur et deuxième déposant, a 90% de ces mêmes 100€ initiaux inscrits sur son relevé. Le troisième: 90% de 90% soit 81% de ces mêmes euros sur son relevé bancaire. Donc de l'argent réel, se retrouve inscrit sur plusieurs comptes et le cumul de ces comptes 100 + 90 + 81 + 72,90 + ... tend vers 1000€ au total. La somme d'argent scriptural ( écrit sur les comptes ) est le résultat du total d'argent fiduciaire (argent légal émis par l'état que sont les billets et les pièces) divisé par le coefficient de réserve. 100€ / 0,1 = 1000 € (ici on ne doit pas mettre les pourcentages tels quels: 10% équivaut à un coefficient de 0,1. Pour prendre 10% on multiplie par 0,1). En clair, plus le taux de réserve est bas, et plus les banques peuvent prêter ce qu'on leur confie et plus il y aura d'argent scriptural.

Je vais laisser la troisième étape au post suivant, pour vous laisser méditer sur ces faits:
  1. L'argent inscrit sur votre relevé bancaire, existe qu'en toute petite partie car le total est de l'argent fiduciaire en commun avec de nombreuses personnes. Et la banque n'en possède qu'une faible proportion. Les taux de réserves réels pratiqués par les banques tournent plus vers du 2%. Ce qui fait 50 fois plus d'argent scriptural. Les banques ne peuvent rendre à tout le monde qu'un cinquantième des soldes. C'est pourquoi lors d'un "bank rush" les banques doivent fermer les guichets: Elles ne peuvent pas rendre l'argent.
  2. Ce qui est inscrit sur votre relevé, ce n'est pas ce qui est en banque. C'est ce que votre banquier vous doit ! Je répète: C'EST CE QUE VOTRE BANQUIER VOUS DOIT ! Et ne vous gênez pas de le lui rappeler.
  3. 98% de l'argent scriptural (inscrit sur les comptes) n'existe pas ! Ce ne sont que des écritures de dettes. Je dois telle somme à untel, et telle autre personne me doit tant, etc. C'est tout.
  4. En prêtant de l'argent, il est dédoublé dans les écritures: il apparait sur deux relevés de comptes. (c'est la comptabilité à partie double) et lorsque l'emprunteur rembourse, il détruit l'argent scriptural créé lors du prêt. C'est le travail de production de richesses de l'emprunteur qui va détruire la richesse scripturale créée en avance par rapport à la vraie richesse produite (biens de consommation, services, production intellectuelle pour faire avancer le savoir humain, etc..), fruit du travail et dont le banquier va s'accaparer une partie: les intérêts.

P.S. Je tiens à préciser de suite que dans la pratique, les maisons mères des banques ne peuvent savoir en temps réel le total des dépôts dans les agences, il varie trop vite. C'est pourquoi, dans la pratique l'administration qui a autorité sur les banques leur dit combien elles peuvent créer d'argent scriptural chaque année en fonction de leur part de marché (c'est à dire combien elles ont d'argent déposé au cours de l'année). Et donc elles créent à partir de rien, un numéro de compte et un montant inscrit dedans lorsqu'elles accordent un prêt, tant que le montant des prêts qu'elles accordent durant l'année est inférieur à la limite imposée par l'autorité.

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